ETATS GENERAUX
1788
8 août 1788
Arrêt qui fixe au 1er mai suivant la convocation des Etats Généraux
Arrêt qui fixe au 1er mai suivant la convocation des Etats Généraux
Aussitôt connue la décision de convoquer les Etats Généraux, le marquis de Dreux-Brézé, Grand Maître des Cérémonies de France, se met au travail, aidé du comte de Nantouillet, maître des Cérémonies, et en relation avec le commissaire général de la Maison du Roi pour le Garde Meuble de la Couronne, M. Thierry de Ville d’Avray, et celui pour l’Argenterie, Menus Plaisirs et affaires de la Chambre, M. Papillon de la Ferté.
L’organisation des Etats généraux est confiée à une commission du Conseil composée :
L’organisation des Etats généraux est confiée à une commission du Conseil composée :
- de quatre conseillers d’état : M. de La Galaizière, M. de La Michaudière, M. Lefèvre d’Ormesson et M. Vidaud de la Tour,
- d’un maître des requêtes : M. Valdec de Lessart,
- d’un commis des finances : M. Coster,
- d’un secrétaire : M. Randonneau.
23 septembre 1788
Arrêt du Conseil d'Etat qui ordonne que l'Assemblée des Etats Généraux aura lieu dans le courant janvier 1789.
Arrêt du Conseil d'Etat qui ordonne que l'Assemblée des Etats Généraux aura lieu dans le courant janvier 1789.
5 octobre 1788
Arrêt du Conseil d’Etat portant convocation de l’Assemblée des Notables pour le 3 novembre 1788, à l’effet de délibérer sur la convocation des Etats Généraux.
Arrêt du Conseil d’Etat portant convocation de l’Assemblée des Notables pour le 3 novembre 1788, à l’effet de délibérer sur la convocation des Etats Généraux.
27 décembre 1788
Résultat du Conseil d’Etat du Roi, tenu à Versailles, sur la forme de convocation des Etats Généraux.
Rapport fait au Roi, dans son Conseil, par le ministre des Finances.
Résultat du Conseil d’Etat du Roi, tenu à Versailles, sur la forme de convocation des Etats Généraux.
Rapport fait au Roi, dans son Conseil, par le ministre des Finances.
1789
Le marquis de Dreux Brézé, âgé de 27 ans, est titulaire de la charge de Grand Maître des Cérémonies de France depuis la mort de son père en 1781. Pour tout ce qui concerne le cérémonial lié aux Etats Généraux, le marquis de Dreux-Brézé, Grand Maître des Cérémonies de France, prendra, directement, ses ordres auprès de Louis XVI qui lui demande de s’inspirer le plus possible des Etats Généraux réunis en 1614.
Avant d’arrêter l’organisation d’une cérémonie, le marquis de Dreux-Brézé prendra l’habitude de soumettre à Louis XVI un projet sous la forme d’un questionnaire intitulé « Savoir du Roi. » Louis XVI inscrira ses réponses dans la marge. Au bas du questionnaire, le marquis de Dreux-Brézé attestera que les réponses sont de la main du Roi, et signera.
Le Grand Maître des Cérémonies de France aura à résoudre de nombreuses questions de protocole qui lui seront posées soit par le Garde des Sceaux Barentin, soit par le marquis Laurent de Villedeuil, secrétaire d’état à la Maison du Roi.
Avant d’arrêter l’organisation d’une cérémonie, le marquis de Dreux-Brézé prendra l’habitude de soumettre à Louis XVI un projet sous la forme d’un questionnaire intitulé « Savoir du Roi. » Louis XVI inscrira ses réponses dans la marge. Au bas du questionnaire, le marquis de Dreux-Brézé attestera que les réponses sont de la main du Roi, et signera.
Le Grand Maître des Cérémonies de France aura à résoudre de nombreuses questions de protocole qui lui seront posées soit par le Garde des Sceaux Barentin, soit par le marquis Laurent de Villedeuil, secrétaire d’état à la Maison du Roi.
Spécialement ouvert à la visite le dimanche et je jeudi, par ordre de la Reine, le Petit Trianon suscite l’intérêt des députés des Etats Généraux, qui y viennent en grand nombre.
La duchesse de Polignac et sa société donneront régulièrement des dîners, soupers et soirées où des députés de la Noblesse, de la province, seront invités afin de les séduire et de les rallier à la cause du Roi. Ils y rencontreront aussi le frère du Roi, M. le comte d’Artois. Durant ces soirées, comme à l’accoutumée, on jouera gros jeu.
24 janvier 1789
Lettre du Roi pour la convocation des Etats Généraux.
Règlement arrêté par le Roi pour l’exécution des lettres de convocations pour les Etats Généraux à Versailles pour le 27 avril 1789.
Lettre du Roi pour la convocation des Etats Généraux.
Règlement arrêté par le Roi pour l’exécution des lettres de convocations pour les Etats Généraux à Versailles pour le 27 avril 1789.
Mercredi 25 février 1789
Arrêt du Conseil d’Etat du Roi qui casse et annule toutes les délibérations qui ont été ou pourraient être prises, relativement aux Etats Généraux, ailleurs que dans les communautés, et dans les bailliages assemblées, selon les formes établies par Sa Majesté.
Arrêt du Conseil d’Etat du Roi qui casse et annule toutes les délibérations qui ont été ou pourraient être prises, relativement aux Etats Généraux, ailleurs que dans les communautés, et dans les bailliages assemblées, selon les formes établies par Sa Majesté.
Jeudi 26 février
Le marquis Laurent de Villedeuil, secrétaire d’état à la Maison du Roi ; le marquis de Dreux-Brézé, Grand Maître des Cérémonies, et le comte d’Angiviller, directeur général des Bâtiments, se retrouvent, à 11 heures, à l’Hôtel des Menus Plaisirs, pour arrêter définitivement les plans de la salle d’assemblée des Etats Généraux, et de commencer les travaux qui ne peuvent plus être différés.
Le marquis Laurent de Villedeuil, secrétaire d’état à la Maison du Roi ; le marquis de Dreux-Brézé, Grand Maître des Cérémonies, et le comte d’Angiviller, directeur général des Bâtiments, se retrouvent, à 11 heures, à l’Hôtel des Menus Plaisirs, pour arrêter définitivement les plans de la salle d’assemblée des Etats Généraux, et de commencer les travaux qui ne peuvent plus être différés.
28 mars 1789
Règlement fait par le Roi pour l’exécution de ses lettres de convocations aux Etats Généraux, dans sa bonne ville de Paris, et dans la prévôté et vicomté de Paris.
Règlement fait par le Roi pour l’exécution de ses lettres de convocations aux Etats Généraux, dans sa bonne ville de Paris, et dans la prévôté et vicomté de Paris.
13 avril 1789
Règlement fait par le Roi en interprétation et exécution de celui du 28 mars dernier, concernant la convocation des trois Etats de la ville de Paris.
Règlement fait par le Roi en interprétation et exécution de celui du 28 mars dernier, concernant la convocation des trois Etats de la ville de Paris.
Lundi 26 avril 1789
Le Grand Maître des Cérémonies de France sera chargé de la diffusion des différentes proclamations relatives aux Etats Généraux. Normalement, la diffusion de proclamation est dévolue au Roi d’Arme de France et aux Hérauts d’Armes qui dépendent du Grand Ecuyer de France.
Louis XVI écrit, ce jour, au prince de Lambesc, Grand Ecuyer de France, pour lui demander de mettre à disposition du marquis de Dreux-Brézé, Grand Maître des Cérémonies, le Roi et quatre Hérauts d’Armes, en habits de cérémonies, avec les trompettes et autres instruments de musique nécessaires (quatre trompettes, douze grands hautbois et huit tambours et fifres : « Mon intention est que la Proclamation des Etats Généraux que J’ai ordonné être assemblés en la ville de Versailles y soit faite avec la pompe et la solennité que cette cérémonie exige. »
Le Roi d’Armes et les Hérauts d’Armes devront, donc, se tenir prêts à remplir, pendant la tenue des Etats Généraux, les fonctions de leurs charges, toutes les fois que le Grand Maître des Cérémonies le leur demandera de sa part.
Le marquis de Dreux-Brézé les convoque, pour le 27 avril à 10 heures, afin de leur donner ses instructions.
Le Grand Maître des Cérémonies de France sera chargé de la diffusion des différentes proclamations relatives aux Etats Généraux. Normalement, la diffusion de proclamation est dévolue au Roi d’Arme de France et aux Hérauts d’Armes qui dépendent du Grand Ecuyer de France.
Louis XVI écrit, ce jour, au prince de Lambesc, Grand Ecuyer de France, pour lui demander de mettre à disposition du marquis de Dreux-Brézé, Grand Maître des Cérémonies, le Roi et quatre Hérauts d’Armes, en habits de cérémonies, avec les trompettes et autres instruments de musique nécessaires (quatre trompettes, douze grands hautbois et huit tambours et fifres : « Mon intention est que la Proclamation des Etats Généraux que J’ai ordonné être assemblés en la ville de Versailles y soit faite avec la pompe et la solennité que cette cérémonie exige. »
Le Roi d’Armes et les Hérauts d’Armes devront, donc, se tenir prêts à remplir, pendant la tenue des Etats Généraux, les fonctions de leurs charges, toutes les fois que le Grand Maître des Cérémonies le leur demandera de sa part.
Le marquis de Dreux-Brézé les convoque, pour le 27 avril à 10 heures, afin de leur donner ses instructions.
Mardi 27 avril 1789
Règlement, émis par le Grand Maître des Cérémonies, pour les costumes de cérémonies des députés des Etats Généraux
MM. les archevêques et les évêques en rochet, camail, soutane violette et bonnet carré.
MM. les abbés, doyens, chanoines, curés et autres députés du second ordre du Clergé, en soutane, manteau long et bonnet carré.
MM. les abbés, doyens, chanoines, curés et autres députés du second ordre du Clergé, qui se trouveraient être en deuil drapé, porteront le rabat blanc et ceinture de crêpe.
S’ils sont en deuil de laine, ils porteront également habit, veste, culotte et manteau de drap noir, boucles et épée noires, cravate de batiste, chapeau à la Henri IV, sans plume.
Signé le marquis de Dreux-Brézé
A Versailles le 27 avril 1789
Proclamation du Roi
Etats Généraux
De par le Roi
Le Roi étant informé que plusieurs des députés aux Etats Généraux ne sont point encore rendus à Versailles, qu’il y a même quelques élections ; notamment celles de sa bonne ville de Paris, qui ne sont point consommés ; Sa Majesté a pris la résolution de différer jusqu’au lundi 4 mai, l’ouverture des Etats Généraux, et Elle a déterminé qu’il serait célébré une Messe solennelle, précédée d’une Procession générale, pour implorer l’assistance Divine, dans une si grande et si importante circonstance.
Sa Majesté voulant admettre, dans l’intervalle, ceux des députés qui se trouvent réunis à Versailles, à l’honneur de lui être présentés, lesdits députés sont avertis de remettre chez M. le marquis de Brézé, grand maître des cérémonies de France, dans les journées des 27, 28 et 29, une note contenant les noms, qualités et demeures, à Versailles ; tous les députés des mêmes bailliages, sénéchaussée ou Pays, arrivés à Versailles, seront inscrits ensemble sur la même note, qui sera signée de l’un d’eux ; il en sera formé une liste générale qui sera mise immédiatement sous les yeux de Sa Majesté ; et le grand maître des cérémonies de France leur fera connaître le jour et l’heure auxquels ils seront présentés au Roi.
Nota : l’appartement du grand maître des cérémonies de France est au château, cour du Puits, rue de la Surintendance, vis-à-vis l’hôtel des affaires étrangères.
Règlement, émis par le Grand Maître des Cérémonies, pour les costumes de cérémonies des députés des Etats Généraux
- Clergé
MM. les archevêques et les évêques en rochet, camail, soutane violette et bonnet carré.
MM. les abbés, doyens, chanoines, curés et autres députés du second ordre du Clergé, en soutane, manteau long et bonnet carré.
- Noblesse
- Tiers Etat
- Deuils du Clergé
MM. les abbés, doyens, chanoines, curés et autres députés du second ordre du Clergé, qui se trouveraient être en deuil drapé, porteront le rabat blanc et ceinture de crêpe.
- Deuils de la Noblesse
S’ils sont en deuil de laine, ils porteront également habit, veste, culotte et manteau de drap noir, boucles et épée noires, cravate de batiste, chapeau à la Henri IV, sans plume.
- Deuil du Tiers état
Signé le marquis de Dreux-Brézé
A Versailles le 27 avril 1789
Proclamation du Roi
Etats Généraux
De par le Roi
Le Roi étant informé que plusieurs des députés aux Etats Généraux ne sont point encore rendus à Versailles, qu’il y a même quelques élections ; notamment celles de sa bonne ville de Paris, qui ne sont point consommés ; Sa Majesté a pris la résolution de différer jusqu’au lundi 4 mai, l’ouverture des Etats Généraux, et Elle a déterminé qu’il serait célébré une Messe solennelle, précédée d’une Procession générale, pour implorer l’assistance Divine, dans une si grande et si importante circonstance.
Sa Majesté voulant admettre, dans l’intervalle, ceux des députés qui se trouvent réunis à Versailles, à l’honneur de lui être présentés, lesdits députés sont avertis de remettre chez M. le marquis de Brézé, grand maître des cérémonies de France, dans les journées des 27, 28 et 29, une note contenant les noms, qualités et demeures, à Versailles ; tous les députés des mêmes bailliages, sénéchaussée ou Pays, arrivés à Versailles, seront inscrits ensemble sur la même note, qui sera signée de l’un d’eux ; il en sera formé une liste générale qui sera mise immédiatement sous les yeux de Sa Majesté ; et le grand maître des cérémonies de France leur fera connaître le jour et l’heure auxquels ils seront présentés au Roi.
Nota : l’appartement du grand maître des cérémonies de France est au château, cour du Puits, rue de la Surintendance, vis-à-vis l’hôtel des affaires étrangères.
Mercredi 28 avril 1789
Le marquis de Dreux-Brézé rédige une instruction fixant le rôle du Roi d’Armes et des quatre Hérauts d’armes dans les proclamations à faire à Versailles pour les cérémonies des Etats Généraux et à l’ouverture.
Le marquis de Dreux-Brézé rédige une instruction fixant le rôle du Roi d’Armes et des quatre Hérauts d’armes dans les proclamations à faire à Versailles pour les cérémonies des Etats Généraux et à l’ouverture.
Vendredi 1er mai 1789
Le Roi d’armes de France et les hérauts d’armes ont annoncé, par une proclamation solennelle dans toutes les places et tous les carrefours de Versailles, que le Roi admettrait les députés des trois ordres, le 2 mai, en habit de cérémonie et s’assembleront dans le salon d’Hercule : l’ordre du Clergé à 11 heures, l’ordre de la Noblesse à 13h30 et l’ordre du Tiers Etat à 16 heures ; et que la procession générale et la messe auraient lieu le 4 au matin.
Le Roi d’armes de France et les hérauts d’armes ont annoncé, par une proclamation solennelle dans toutes les places et tous les carrefours de Versailles, que le Roi admettrait les députés des trois ordres, le 2 mai, en habit de cérémonie et s’assembleront dans le salon d’Hercule : l’ordre du Clergé à 11 heures, l’ordre de la Noblesse à 13h30 et l’ordre du Tiers Etat à 16 heures ; et que la procession générale et la messe auraient lieu le 4 au matin.
Samedi 2 mai 1789 Présentation, des députés, au Roi
Les députés des trois ordres aux Etats généraux se sont rendus, en habit de cérémonie, dans le salon d’Hercule, à l’heure qui leur avait été indiqué : le Clergé à 11 heures, la Noblesse à 13 heures et le Tiers Etats à 17 heures. Sur les 1214 députés élus, 885 seulement sont présentés à Louis XVI.
Chaque cortège sera conduit par le Grand Maître des Cérémonies, le marquis de Dreux-Brézé, assisté du Maître des Cérémonies, le comte de Nantouillet, et de l’Aide des Cérémonies, M. de Watronville.
Pour arrivée jusqu’au Roi, chaque cortège partira du Salon d’Hercule, puis empruntera le Grand Appartement (Salon de l’Abondance, le Salon de Vénus, le Salon de Diane, le Salon de Mars, le Salon de Mercure et le Salon d’Apollon), le Salon de la Guerre et la Grande Galerie.
Les députés du Clergé et de la Noblesse seront présentés dans le Cabinet du Conseil puis ressortiront par la Chambre du Roi, l’Antichambre de l’œil de Bœuf, puis par le Grande Galerie retourneront au Salon d’Hercule, via le Grand Appartement comme à l’aller, puis sortiront du château. Néanmoins, l’Etiquette fixe la règle sur l’ouverture des battants de la porte : deux battants ouverts pour le Clergé, un battant ouvert pour la Noblesse.
La constitution du cortège du Clergé se constitue sans incident. En revanche, cela ne sera pas le cas pour celui de la Noblesse et pour celui du Tiers Etat.
Pour celui de la Noblesse, les ducs et pairs prétendent être en tête, les gentilshommes de province s’y sont opposés ; mais Louis XVI a décidé que c’est l’ordre alphabétique qui primerait. Toute la Noblesse est présentée indistinctement par ordre de bailliage.
Quant à celui du Tiers Etat, au vu du nombre de députés, celui-ci s’organise dans la plus grande confusion, et le marquis de Dreux-Brézé n’arrive pas imposer le protocole. Cela entraînera d’ailleurs un retard.
Les députés du Clergé et de la Noblesse défilent deux par deux, mais arrivés au Salon de la Guerre, ils se mettent sur une seule colonne.
Pour les deux présentations qui se déroulent dans le Cabinet du Conseil, Louis XVI, habillé d’un habit de soie bleue, se tient debout et regarde vers la fenêtre. Il est entouré de Monsieur, de M. le comte d’Artois, de M. le duc d’Angoulême, de M. le duc de Berry, et de quelques courtisans. Chaque député fait une profonde révérence au Roi, qui répond par un léger salut.
La troisième présentation se déroule dans la Chambre du Roi, dont un seul battant de la porte est ouvert. Du fait du retard pris par l’organisation du cortège, Louis XVI avait ordonné que les députés du Tiers Etat défileraient sans aucun ordre, et entrent deux par deux contrairement à ce qui s’était passé plutôt. Le seul député du Tiers Etat, distingué par Louis XVI qui le salut, est M. Gérard, laboureur de son état, car il ne porte pas l’habit de cérémonie mais à garder son habit ordinaire. Les députés du Tiers Etats ne sont pas nommés à Louis XVI, car le Roi ne doit rencontrer, dans son palais, que des personnes présentées ou des serviteurs attachés à sa Maison.
Les députés des trois ordres aux Etats généraux se sont rendus, en habit de cérémonie, dans le salon d’Hercule, à l’heure qui leur avait été indiqué : le Clergé à 11 heures, la Noblesse à 13 heures et le Tiers Etats à 17 heures. Sur les 1214 députés élus, 885 seulement sont présentés à Louis XVI.
Chaque cortège sera conduit par le Grand Maître des Cérémonies, le marquis de Dreux-Brézé, assisté du Maître des Cérémonies, le comte de Nantouillet, et de l’Aide des Cérémonies, M. de Watronville.
Pour arrivée jusqu’au Roi, chaque cortège partira du Salon d’Hercule, puis empruntera le Grand Appartement (Salon de l’Abondance, le Salon de Vénus, le Salon de Diane, le Salon de Mars, le Salon de Mercure et le Salon d’Apollon), le Salon de la Guerre et la Grande Galerie.
Les députés du Clergé et de la Noblesse seront présentés dans le Cabinet du Conseil puis ressortiront par la Chambre du Roi, l’Antichambre de l’œil de Bœuf, puis par le Grande Galerie retourneront au Salon d’Hercule, via le Grand Appartement comme à l’aller, puis sortiront du château. Néanmoins, l’Etiquette fixe la règle sur l’ouverture des battants de la porte : deux battants ouverts pour le Clergé, un battant ouvert pour la Noblesse.
La constitution du cortège du Clergé se constitue sans incident. En revanche, cela ne sera pas le cas pour celui de la Noblesse et pour celui du Tiers Etat.
Pour celui de la Noblesse, les ducs et pairs prétendent être en tête, les gentilshommes de province s’y sont opposés ; mais Louis XVI a décidé que c’est l’ordre alphabétique qui primerait. Toute la Noblesse est présentée indistinctement par ordre de bailliage.
Quant à celui du Tiers Etat, au vu du nombre de députés, celui-ci s’organise dans la plus grande confusion, et le marquis de Dreux-Brézé n’arrive pas imposer le protocole. Cela entraînera d’ailleurs un retard.
Les députés du Clergé et de la Noblesse défilent deux par deux, mais arrivés au Salon de la Guerre, ils se mettent sur une seule colonne.
Pour les deux présentations qui se déroulent dans le Cabinet du Conseil, Louis XVI, habillé d’un habit de soie bleue, se tient debout et regarde vers la fenêtre. Il est entouré de Monsieur, de M. le comte d’Artois, de M. le duc d’Angoulême, de M. le duc de Berry, et de quelques courtisans. Chaque député fait une profonde révérence au Roi, qui répond par un léger salut.
La troisième présentation se déroule dans la Chambre du Roi, dont un seul battant de la porte est ouvert. Du fait du retard pris par l’organisation du cortège, Louis XVI avait ordonné que les députés du Tiers Etat défileraient sans aucun ordre, et entrent deux par deux contrairement à ce qui s’était passé plutôt. Le seul député du Tiers Etat, distingué par Louis XVI qui le salut, est M. Gérard, laboureur de son état, car il ne porte pas l’habit de cérémonie mais à garder son habit ordinaire. Les députés du Tiers Etats ne sont pas nommés à Louis XVI, car le Roi ne doit rencontrer, dans son palais, que des personnes présentées ou des serviteurs attachés à sa Maison.
Dimanche 3 mai 1789
Le Roi d’Armes de France, M. de la Haye, et les Hérauts d’armes annoncent, par une proclamation solennelle, dans toutes les places et tous les carrefours de Versailles, que la Procession générale et la Messe du Saint-Esprit, dont Louis XVI, veut que l’ouverture des Etats Généraux soit précédée, auraient lieu le lundi 4 mai.
La proclamation est ainsi conçue :
« Le Roi, avant de faire l’ouverture des Etats Généraux, voulant implorer les bénédictions du Ciel, Sa Majesté a fixé au lundi 4 mai, la Procession général du Saint-Sacrement, à laquelle Elle assistera, accompagnée de la Reine, ainsi que des Princes et des Princesses de la Famille Royale, Prince et Seigneurs de son rang.
Les Députés des trois Ordres sont invités à se rendre à cette Procession ; et en conséquence, les Députés du Clergé se réuniront, à sept heures du matin, dans la maison de la Mission, dans laquelle ils entreront par la place Notre Dame ; les Députés de la Noblesse se rendront, à la même heure, à l’Eglise Notre Dame, et se rassembleront dans le bas-côté droit de l’Eglise.
Les Députés du Tiers-état, se rassembleront aussi, à sept heures, à l’Eglise Notre Dame, dans le bas-côté gauche.
Les Députés des Trois Ordres seront en habit de cérémonie. »
Le soir, les députés des Etats Généraux sont admis dans le Grand Appartement, où se tient le Jeu du Roi.
La nuit tombée, le marquis de Dreux-Brézé, Grand Maître des Cérémonies, se rend à l’Eglise Saint-Louis pour préparer les lieux.
Louis XVI, à son Coucher, regarde sans cesse le temps car il s’était mis à pleuvoir dans l’après-midi, et donne l’ordre, que si à cinq heures du matin il ne pleuvait plus, les 302 tapisseries, des manufactures des Gobelins et de la Savonnerie seraient tendues sur le passage de la Procession.
Le Roi d’Armes de France, M. de la Haye, et les Hérauts d’armes annoncent, par une proclamation solennelle, dans toutes les places et tous les carrefours de Versailles, que la Procession générale et la Messe du Saint-Esprit, dont Louis XVI, veut que l’ouverture des Etats Généraux soit précédée, auraient lieu le lundi 4 mai.
La proclamation est ainsi conçue :
« Le Roi, avant de faire l’ouverture des Etats Généraux, voulant implorer les bénédictions du Ciel, Sa Majesté a fixé au lundi 4 mai, la Procession général du Saint-Sacrement, à laquelle Elle assistera, accompagnée de la Reine, ainsi que des Princes et des Princesses de la Famille Royale, Prince et Seigneurs de son rang.
Les Députés des trois Ordres sont invités à se rendre à cette Procession ; et en conséquence, les Députés du Clergé se réuniront, à sept heures du matin, dans la maison de la Mission, dans laquelle ils entreront par la place Notre Dame ; les Députés de la Noblesse se rendront, à la même heure, à l’Eglise Notre Dame, et se rassembleront dans le bas-côté droit de l’Eglise.
Les Députés du Tiers-état, se rassembleront aussi, à sept heures, à l’Eglise Notre Dame, dans le bas-côté gauche.
Les Députés des Trois Ordres seront en habit de cérémonie. »
Le soir, les députés des Etats Généraux sont admis dans le Grand Appartement, où se tient le Jeu du Roi.
La nuit tombée, le marquis de Dreux-Brézé, Grand Maître des Cérémonies, se rend à l’Eglise Saint-Louis pour préparer les lieux.
Louis XVI, à son Coucher, regarde sans cesse le temps car il s’était mis à pleuvoir dans l’après-midi, et donne l’ordre, que si à cinq heures du matin il ne pleuvait plus, les 302 tapisseries, des manufactures des Gobelins et de la Savonnerie seraient tendues sur le passage de la Procession.
Lundi 4 mai 1789 Procession générale et Messe
Les députés des trois ordres se sont assemblés dans l’église de la paroisse Notre Dame.
Vers 10h30, le Roi s’y rend dans sa voiture de cérémonie. Elle est précédée de détachements de gardes du corps et du vol du cabinet, commandé par le chevalier de Forget, commandant général des fauconniers du Cabinet du Roi.
Dans sa voiture, le Roi est accompagné de Monsieur, de M. le comte d’Artois, de Mgr le duc d’Angoulême, de Mgr le duc de Berry et du duc de Chartres.
Le prince de Condé, le duc de Bourbon, le duc d’Enghein et le prince de Conti se sont rendus à l’avance à l’église et reçoivent le Roi à sa descente de voiture.
La Reine arrive peu de temps après le Roi. Elle est venue, dans une voiture de cérémonie, accompagnée de Madame, Mme Elisabeth, de la princesse de Lamballe, la surintendante de sa maison, de la princesse de Chimay, sa dame d’honneur, et de la comtesse d’Ossun, sa dame d’atours.
Comme les princes du sang, les princesses du sang se sont rendues à l’avance à l’église, et ont reçu la Reine à la descente de sa voiture.
Le Roi et la Reine ayant pris place, la Musique du Roi chante l’hymne Veni Creator. La procession se met en marche pour se rendre à l’église de la paroisse Saint-Louis. Elle est ouverte par les Récollets, seul corps religieux qui est à Versailles. Vient ensuite une confrérie, et après, les députés du Tiers Etat, marchant à la file sur deux lignes parallèles. Ceux de cet ordre qu’on remarque le plus, et qui sont le plus applaudis à leur passage, sont des laboureurs bretons du diocèse de Vannes, qui ont conservés leur veste et leur culotte de bure.
Les députés de la Noblesse marchent ensuite. Le duc d’Orléans, premier prince du sang, s’y trouvent comme député de Crépy en Valois. Il est applaudi et acclamé à son passage.
Viennent ensuite les députés du Clergé. La compagnie des gardes de la prévôté de l’Hôtel vient ensuite, ayant le Grand Prévôt à sa tête.
Les députés des trois ordres, en habit de cérémonie, marchent en avant du dais.
Louis XVI, accompagné de ses Grands Officiers, des quatre capitaines des gardes du corps, et suivi des princes du sang (sauf le duc d’Orléans qui est avec les députés) et des ducs et pairs, marche immédiatement après le Saint-Sacrement. Mgr de Montmorency, Grand Aumônier de France, porte le cierge du Roi.
Marie Antoinette se trouve à la gauche du Roi. Elle est suivie de sa dame d’honneur qui porte le bas de la robe. Elle est aussi accompagnée par le comte de Tessé, son premier écuyer, et le duc de Saulx-Tavannes, son chevalier d’honneur. Mgr de Sabran, évêque de Laon et Grand Aumônier de la Reine, tient le cierge de Marie Antoinette.
Madame et Mme Elisabeth suivent la Reine. Les dames du palais de la Reine et les dames pour accompagner des princesses marchent derrière la Famille Royale.
Le Saint-Sacrement est porté par Mgr de Juigné, archevêque de Paris, accompagné de Mgr de Fontanges, archevêque de Toulouse, Mgr de Puységur, archevêque de Bourges ; comme prêtres assistants : Mgr du Tillet, évêque d’Orange, faisant les fonctions de diacre, et Mgr de Bonal, évêque de Clermont, faisant les fonctions de sous-diacre.
Monsieur, M. le comte d’Artois, Mgr le duc d’Angoulême, et Mgr le duc de Berry portent le dais. Ils sont aidés par seize de leurs principaux officiers. Devant le dais, marche, en étole et en chape, Jacob l’aîné, curé de la paroisse Notre Dame et Jacob le jeune, curé de la paroisse Saint-Louis.
Les Cent Suisses, précédés de leurs officiers, et un détachement considérable de gardes du corps du Roi marchent à droite et à gauche des députés et de la Cour.
Les régiments des gardes françaises et suisses bordent les rues où la procession passe.
Parvenu à l’église Saint-Louis, les députés des trois ordres entendent la messe et le sermon.
La messe est chantée par la Musique du Roi, et célébrée par Mgr de Juigné, archevêque de Paris, assisté des prélats qui l’ont accompagné à la procession.
Le sermon est prononcé par Mgr de la Fare, évêque de Nancy. Ce discours dure sept quart d’heure, et est fort écouté avec intérêt par l’assistance.
Une fois la cérémonie terminée, le Roi et toute la Cour retournent au château en carrosse et avec le même cortège qu’à son arrivée. Il est environ 16 heures.
Cette journée coût 21 000 livres.
Les députés des trois ordres se sont assemblés dans l’église de la paroisse Notre Dame.
Vers 10h30, le Roi s’y rend dans sa voiture de cérémonie. Elle est précédée de détachements de gardes du corps et du vol du cabinet, commandé par le chevalier de Forget, commandant général des fauconniers du Cabinet du Roi.
Dans sa voiture, le Roi est accompagné de Monsieur, de M. le comte d’Artois, de Mgr le duc d’Angoulême, de Mgr le duc de Berry et du duc de Chartres.
Le prince de Condé, le duc de Bourbon, le duc d’Enghein et le prince de Conti se sont rendus à l’avance à l’église et reçoivent le Roi à sa descente de voiture.
La Reine arrive peu de temps après le Roi. Elle est venue, dans une voiture de cérémonie, accompagnée de Madame, Mme Elisabeth, de la princesse de Lamballe, la surintendante de sa maison, de la princesse de Chimay, sa dame d’honneur, et de la comtesse d’Ossun, sa dame d’atours.
Comme les princes du sang, les princesses du sang se sont rendues à l’avance à l’église, et ont reçu la Reine à la descente de sa voiture.
Le Roi et la Reine ayant pris place, la Musique du Roi chante l’hymne Veni Creator. La procession se met en marche pour se rendre à l’église de la paroisse Saint-Louis. Elle est ouverte par les Récollets, seul corps religieux qui est à Versailles. Vient ensuite une confrérie, et après, les députés du Tiers Etat, marchant à la file sur deux lignes parallèles. Ceux de cet ordre qu’on remarque le plus, et qui sont le plus applaudis à leur passage, sont des laboureurs bretons du diocèse de Vannes, qui ont conservés leur veste et leur culotte de bure.
Les députés de la Noblesse marchent ensuite. Le duc d’Orléans, premier prince du sang, s’y trouvent comme député de Crépy en Valois. Il est applaudi et acclamé à son passage.
Viennent ensuite les députés du Clergé. La compagnie des gardes de la prévôté de l’Hôtel vient ensuite, ayant le Grand Prévôt à sa tête.
Les députés des trois ordres, en habit de cérémonie, marchent en avant du dais.
Louis XVI, accompagné de ses Grands Officiers, des quatre capitaines des gardes du corps, et suivi des princes du sang (sauf le duc d’Orléans qui est avec les députés) et des ducs et pairs, marche immédiatement après le Saint-Sacrement. Mgr de Montmorency, Grand Aumônier de France, porte le cierge du Roi.
Marie Antoinette se trouve à la gauche du Roi. Elle est suivie de sa dame d’honneur qui porte le bas de la robe. Elle est aussi accompagnée par le comte de Tessé, son premier écuyer, et le duc de Saulx-Tavannes, son chevalier d’honneur. Mgr de Sabran, évêque de Laon et Grand Aumônier de la Reine, tient le cierge de Marie Antoinette.
Madame et Mme Elisabeth suivent la Reine. Les dames du palais de la Reine et les dames pour accompagner des princesses marchent derrière la Famille Royale.
Le Saint-Sacrement est porté par Mgr de Juigné, archevêque de Paris, accompagné de Mgr de Fontanges, archevêque de Toulouse, Mgr de Puységur, archevêque de Bourges ; comme prêtres assistants : Mgr du Tillet, évêque d’Orange, faisant les fonctions de diacre, et Mgr de Bonal, évêque de Clermont, faisant les fonctions de sous-diacre.
Monsieur, M. le comte d’Artois, Mgr le duc d’Angoulême, et Mgr le duc de Berry portent le dais. Ils sont aidés par seize de leurs principaux officiers. Devant le dais, marche, en étole et en chape, Jacob l’aîné, curé de la paroisse Notre Dame et Jacob le jeune, curé de la paroisse Saint-Louis.
Les Cent Suisses, précédés de leurs officiers, et un détachement considérable de gardes du corps du Roi marchent à droite et à gauche des députés et de la Cour.
Les régiments des gardes françaises et suisses bordent les rues où la procession passe.
Parvenu à l’église Saint-Louis, les députés des trois ordres entendent la messe et le sermon.
La messe est chantée par la Musique du Roi, et célébrée par Mgr de Juigné, archevêque de Paris, assisté des prélats qui l’ont accompagné à la procession.
Le sermon est prononcé par Mgr de la Fare, évêque de Nancy. Ce discours dure sept quart d’heure, et est fort écouté avec intérêt par l’assistance.
Une fois la cérémonie terminée, le Roi et toute la Cour retournent au château en carrosse et avec le même cortège qu’à son arrivée. Il est environ 16 heures.
Cette journée coût 21 000 livres.
Mardi 5 mai 1789 Séance d'ouverture des Etats Généraux
Au matin, Louis XVI avait fait convoquer le duc d’Orléans afin qu’il reprenne sa place de premier prince du sang lors de lé séance d’ouverture, contrairement à ce qu’il a fait la veille en intégrant les députés de l’Ordre de la Noblesse. Le duc d’Orléans s’obstine dans sa réponse qu’il avait faite au marquis de Dreux-Brezé, Grand Maître des Cérémonies. Le duc d’Orléans se rend, ensuite, à l’Hôtel des Menus Plaisirs, où il s’installe parmi les députés de la Noblesse.
Les députés des trois ordres se rendent à la salle des Etats, dès 8 heures. Ils patientent dans l’un des deux salles voisines destinées aux délibérations particulières du Clergé et de la Noblesse. Le marquis de Dreux-Brézé, Grand Maître des Cérémonies, et deux maîtres des Cérémonies commencent à placer les députés, dès 9 heures.
Chaque bailliage est appelé selon son rang, et placé dans la grande salle, où déjà trois mille personnes occupent les galeries et les bas côtés. Chaque députation est conduite à sa place par l’un des officiers des Cérémonies.
La députation la plus applaudie, à son entrée, est celle du Dauphiné. Celle de Crépy en Valois, appelée à son tour, fait applaudir le duc d’Orléans, avec autant d’unanimité qu’il l’avait été la veille. Les bons fermiers bas bretons sont encore distingués. Lorsque ce fut le tour de la viguerie d’Aix, à cet appel, ceux qui ne connaissaient pas le comte de Mirabeau, se lèvent pour le voir.
Cet appel, assez ennuyeux pour le plus grand nombre des spectateurs, dure jusqu’à midi. Alors on voit arriver le Roi.
Les ministres, sauf M. Necker, avaient précédé la Cour en arrivant vers 11 heures. M. Necker, en arrivant dans la salle à 9h30, a été reçu avec les transports les plus vifs. Les conseillers d’état, les gouverneurs et lieutenants généraux des provinces prennent aussi leurs places.
Après avoir entendu la messe dans la chapelle du château, Louis XVI se rend dans la salle préparée pour cette cérémonie. Sa voiture est entourée, devant et derrière, de détachements des gardes du corps du Roi et du vol du cabinet, commandé par le chevalier de Forget.
Monsieur, M. le comte d’Artois, Mgr le duc d’Angoulême, Mgr le duc de Berry et le duc de Chartres accompagnent le Roi dans sa voiture.
Ne pouvant prendre place avec le Roi, le prince de Condé, le duc de Bourbon, le duc d’Enghein et le prince de Conti se sont rendus, à l’avance, à la salle des Menus Plaisirs où doit se dérouler la cérémonie.
Le cortège de la voiture du Roi se compose de plusieurs voitures composées d’officiers du Roi, de la Famille Royale, des princes et des princesses du sang. Celle précédant la voiture du Roi comprend les Grands Officiers, dans laquelle se trouve le prince de Vaudémont, Grand Ecuyer en survivance ; le duc de Fronsac, premier gentilhomme de la chambre en survivance ; le duc d’Ayen, capitaine des gardes du corps et le marquis de Chauvelin, maître de la garde robe du Roi.
Marie Antoinette se rend, de son côté et peu après le Roi, à la salle où doit se dérouler la cérémonie. Sa voiture est précédée et suivie d’un détachement des gardes du corps du Roi. Elle est accompagnée, dans sa voiture, de Madame, de Mme Elisabeth, de Mesdames Adélaïde et Victoire, et de la princesse de Chimay, sa dame d’honneur.
Chacune dans leurs voitures, la duchesse d’Orléans, la duchesse de Bourbon, la princesse de Conti et la princesse de Lamballe se sont rendues à la salle des Menus Plaisirs. Elles prennent place dans les tribunes qui leur sont destinées.
Les dames du palais de la Reine et les principaux officiers des princes et princesses prennent place dans les tribunes qui leur sont attribuées.
Précédé par des princes, suivis par les Grands Officiers de la Couronne, Louis XVI entre dans la salle où toute l’assemblée se lève à son entrée. Ensuite, Marie Antoinette, accompagnée de sa dame d’honneur et suivie des princesses de la Famille Royale, entre à son tour dans la salle. A ces entrées retentissent des applaudissements et des acclamations provenant de l’assemblée. Le Roi rejoint son Trône où il reste debout pendant quelques instants afin de permettre à la Cour de prendre place. Marie Antoinette prend place sur un grand fauteuil à sa gauche. Les princes et les princesses forment un demi-cercle sur l’estrade. Les dames de la Cour occupent, en grande parure, les galeries de la salle du côté de l’estrade.
Puis, le Roi s’assoit, se couvre, les trois ordres en font de même, et prononce un discours qui existe dans tous les cœurs l’émotion le plus vive. Il est interrompu à plusieurs reprises par des témoignages de l’amour et de la reconnaissance.
Après, le Garde des Sceaux de France prend, par ordre et au nom du Roi, à son tour la parole. Puis, le directeur général des Finances, par ordre du Roi, parle ensuite pendant un quart d’heure. Sa voix s’affaiblissant, M. Necker charge, de lire la suite de son discours, M. Broussonet, secrétaire de la société royale d’agriculture de Paris, qui a une voix plus forte pour être entendue.
C’est ce discours qui clôt cette auguste et mémorable cérémonie.
Louis XVI sort de la salle au bruit des mêmes applaudissements et des mêmes acclamations qui se sont fait entendre à son arrivée. La Reine partage aussi ces hommages.
Au milieu du parquet, le roi d’armes et quatre hérauts revêtus de leurs cottes d’armes se sont tenus debout durant toute la cérémonie.
Après la séance d’ouverture, les députés des trois ordres du Poitou sont reçus, à dîner, chez le duc de Luxembourg, député de la Noblesse de la sénéchaussée du Poitou, qui dispose d’un appartement à l’attique de l’Aile du Midi, donnant sur le parterre du Midi. Cet appartement, de 8 pièces, est attribué à son épouse qui est dame du Palais de la Reine.
A l’issue, les députés du Poitou se rendent, dans l’Aile Nord des Ministres, chez le comte de Montmorin, secrétaire d’état aux affaires étrangères, puis dans l’Aile Sud des Ministres, chez le marquis Laurent de Villedeuil, secrétaire d’état à la Maison du Roi. Ensuite, ils vont, à la Chancellerie, voir le Garde des Sceaux Barentin. De là, ils vont, l’Hôtel du Grand Contrôle, mais ils sont, seulement, reçus par Mme Necker. Son époux est avec le Roi.
Après avoir vu les ministres, ils vont rendre leurs devoirs, à M. le comte d’Artois, qui loge dans l’extrémité de l’Aile du Midi. Celui-ci est avec la duchesse de Polignac, Gouvernante des Enfants de France. Ils terminent par une visite à Monsieur, mais il ne le recevra pas du fait d’une fatigue.
Le soir, le Roi d’Armes et les Hérauts d’Armes parcourent la ville, pour avertir les députés de se rendre, le lendemain, à 9 heures.
Au matin, Louis XVI avait fait convoquer le duc d’Orléans afin qu’il reprenne sa place de premier prince du sang lors de lé séance d’ouverture, contrairement à ce qu’il a fait la veille en intégrant les députés de l’Ordre de la Noblesse. Le duc d’Orléans s’obstine dans sa réponse qu’il avait faite au marquis de Dreux-Brezé, Grand Maître des Cérémonies. Le duc d’Orléans se rend, ensuite, à l’Hôtel des Menus Plaisirs, où il s’installe parmi les députés de la Noblesse.
Les députés des trois ordres se rendent à la salle des Etats, dès 8 heures. Ils patientent dans l’un des deux salles voisines destinées aux délibérations particulières du Clergé et de la Noblesse. Le marquis de Dreux-Brézé, Grand Maître des Cérémonies, et deux maîtres des Cérémonies commencent à placer les députés, dès 9 heures.
Chaque bailliage est appelé selon son rang, et placé dans la grande salle, où déjà trois mille personnes occupent les galeries et les bas côtés. Chaque députation est conduite à sa place par l’un des officiers des Cérémonies.
La députation la plus applaudie, à son entrée, est celle du Dauphiné. Celle de Crépy en Valois, appelée à son tour, fait applaudir le duc d’Orléans, avec autant d’unanimité qu’il l’avait été la veille. Les bons fermiers bas bretons sont encore distingués. Lorsque ce fut le tour de la viguerie d’Aix, à cet appel, ceux qui ne connaissaient pas le comte de Mirabeau, se lèvent pour le voir.
Cet appel, assez ennuyeux pour le plus grand nombre des spectateurs, dure jusqu’à midi. Alors on voit arriver le Roi.
Les ministres, sauf M. Necker, avaient précédé la Cour en arrivant vers 11 heures. M. Necker, en arrivant dans la salle à 9h30, a été reçu avec les transports les plus vifs. Les conseillers d’état, les gouverneurs et lieutenants généraux des provinces prennent aussi leurs places.
Après avoir entendu la messe dans la chapelle du château, Louis XVI se rend dans la salle préparée pour cette cérémonie. Sa voiture est entourée, devant et derrière, de détachements des gardes du corps du Roi et du vol du cabinet, commandé par le chevalier de Forget.
Monsieur, M. le comte d’Artois, Mgr le duc d’Angoulême, Mgr le duc de Berry et le duc de Chartres accompagnent le Roi dans sa voiture.
Ne pouvant prendre place avec le Roi, le prince de Condé, le duc de Bourbon, le duc d’Enghein et le prince de Conti se sont rendus, à l’avance, à la salle des Menus Plaisirs où doit se dérouler la cérémonie.
Le cortège de la voiture du Roi se compose de plusieurs voitures composées d’officiers du Roi, de la Famille Royale, des princes et des princesses du sang. Celle précédant la voiture du Roi comprend les Grands Officiers, dans laquelle se trouve le prince de Vaudémont, Grand Ecuyer en survivance ; le duc de Fronsac, premier gentilhomme de la chambre en survivance ; le duc d’Ayen, capitaine des gardes du corps et le marquis de Chauvelin, maître de la garde robe du Roi.
Marie Antoinette se rend, de son côté et peu après le Roi, à la salle où doit se dérouler la cérémonie. Sa voiture est précédée et suivie d’un détachement des gardes du corps du Roi. Elle est accompagnée, dans sa voiture, de Madame, de Mme Elisabeth, de Mesdames Adélaïde et Victoire, et de la princesse de Chimay, sa dame d’honneur.
Chacune dans leurs voitures, la duchesse d’Orléans, la duchesse de Bourbon, la princesse de Conti et la princesse de Lamballe se sont rendues à la salle des Menus Plaisirs. Elles prennent place dans les tribunes qui leur sont destinées.
Les dames du palais de la Reine et les principaux officiers des princes et princesses prennent place dans les tribunes qui leur sont attribuées.
Précédé par des princes, suivis par les Grands Officiers de la Couronne, Louis XVI entre dans la salle où toute l’assemblée se lève à son entrée. Ensuite, Marie Antoinette, accompagnée de sa dame d’honneur et suivie des princesses de la Famille Royale, entre à son tour dans la salle. A ces entrées retentissent des applaudissements et des acclamations provenant de l’assemblée. Le Roi rejoint son Trône où il reste debout pendant quelques instants afin de permettre à la Cour de prendre place. Marie Antoinette prend place sur un grand fauteuil à sa gauche. Les princes et les princesses forment un demi-cercle sur l’estrade. Les dames de la Cour occupent, en grande parure, les galeries de la salle du côté de l’estrade.
Puis, le Roi s’assoit, se couvre, les trois ordres en font de même, et prononce un discours qui existe dans tous les cœurs l’émotion le plus vive. Il est interrompu à plusieurs reprises par des témoignages de l’amour et de la reconnaissance.
Après, le Garde des Sceaux de France prend, par ordre et au nom du Roi, à son tour la parole. Puis, le directeur général des Finances, par ordre du Roi, parle ensuite pendant un quart d’heure. Sa voix s’affaiblissant, M. Necker charge, de lire la suite de son discours, M. Broussonet, secrétaire de la société royale d’agriculture de Paris, qui a une voix plus forte pour être entendue.
C’est ce discours qui clôt cette auguste et mémorable cérémonie.
Louis XVI sort de la salle au bruit des mêmes applaudissements et des mêmes acclamations qui se sont fait entendre à son arrivée. La Reine partage aussi ces hommages.
Au milieu du parquet, le roi d’armes et quatre hérauts revêtus de leurs cottes d’armes se sont tenus debout durant toute la cérémonie.
Après la séance d’ouverture, les députés des trois ordres du Poitou sont reçus, à dîner, chez le duc de Luxembourg, député de la Noblesse de la sénéchaussée du Poitou, qui dispose d’un appartement à l’attique de l’Aile du Midi, donnant sur le parterre du Midi. Cet appartement, de 8 pièces, est attribué à son épouse qui est dame du Palais de la Reine.
A l’issue, les députés du Poitou se rendent, dans l’Aile Nord des Ministres, chez le comte de Montmorin, secrétaire d’état aux affaires étrangères, puis dans l’Aile Sud des Ministres, chez le marquis Laurent de Villedeuil, secrétaire d’état à la Maison du Roi. Ensuite, ils vont, à la Chancellerie, voir le Garde des Sceaux Barentin. De là, ils vont, l’Hôtel du Grand Contrôle, mais ils sont, seulement, reçus par Mme Necker. Son époux est avec le Roi.
Après avoir vu les ministres, ils vont rendre leurs devoirs, à M. le comte d’Artois, qui loge dans l’extrémité de l’Aile du Midi. Celui-ci est avec la duchesse de Polignac, Gouvernante des Enfants de France. Ils terminent par une visite à Monsieur, mais il ne le recevra pas du fait d’une fatigue.
Le soir, le Roi d’Armes et les Hérauts d’Armes parcourent la ville, pour avertir les députés de se rendre, le lendemain, à 9 heures.

Discours de Louis XVI lors de lé séance d'ouverture
Messieurs, ce jour que mon cœur attendait depuis longtemps est enfin arrivé, et je me vois entouré des représentants de la nation à laquelle je me fais gloire de commander.
Un long intervalle s’était écoulé depuis les dernières tenues des Etats Généraux, et quoique la convocation des ces assemblées parût être tomber en désuétude, je n’ai pas balancé à rétablir un usage dont le royaume peut tirer une nouvelle force, et qui peut ouvrir à la nation une nouvelle source de bonheur.
La dette de l’Etat, déjà immense à mon avènement au trône, s’est encore accrue sous mon règne, une guerre dispendieuse mais honorable en a été la cause ; l’augmentation des impôts en a été la suite nécessaire, et a rendu plus sensible leur inégale répartition.
Une inquiétude générale, un désir exagéré d’innovations se sont emparés des esprits et finiraient par égarer totalement les opinions, si on se hâtait de les fixer par une réunion d’avis sages et modérés.
C’est dans cette confiance, Messieurs, que je vous ai rassemblés, et je vois avec sensibilité qu’elle a déjà été justifiée par les dispositions que les deux premiers ordres ont montrées à renoncer à leurs privilèges pécuniaires. L’espérance que j’ai conçue de voir tous les ordres, réunis de sentiments, concourir avec moi au bien général de l’Etat ne sera point trompée.
J’ai déjà ordonné dans les dépenses des retranchements considérables. Vous me présenterez encore à cet égard des idées que je recevrai avec empressement ; mais malgré la ressource que peut offrir l’économie la plus sévère, je crains, Messieurs, de ne pouvoir soulager mes sujets aussi promptement que je le désirerais. Je ferai mettre sous vos yeux la situation exacte des finances, et quand vous l’aurez examinée, je suis assuré d’avance que vous me proposerez les moyens les plus efficaces pour y établir un ordre permanent, et affermir le crédit public. Ce grand et salutaire ouvrage, qui assurera le bonheur du royaume au-dedans et sa considération au-dehors, vous occupera essentiellement.
Les esprits sont dans l’agitation ; mais une Assemblée des représentants de la nation n’écoutera sans doute que les conseils de la sagesse et de la prudence. Vous aurez jugé vous-mêmes, Messieurs, qu’on s’en est écarté dans plusieurs occasions récentes ; mais l’esprit dominant de vos délibérations répondra aux sentiments d’une nation généreuse, et donc l’amour pour ses rois a toujours fait le caractère distinctif ; j’éloignerai tout autre souvenir.
Je connais l’autorité et la puissance d’un roi juste au milieu d’un peuple fidèle et attaché de tout temps aux principes de la monarchie : ils ont fait la gloire et l’éclat de la France ; je dois en être le soutien et je le serai constamment.
Mais tout ce qu’on peut attendre du plus tendre intérêt au bonheur public, tout ce qu’on peut demander à un souverain, le premier ami de ses peuples, vous pouvez, vous devez l’espérer de mes sentiments.
Puisse, Messieurs, un heureux accord régner dans cette Assemblée, et cette époque devenir à jamais mémorable pour que le bonheur et la prospérité du royaume § c’est le souhait de mon cœur, c’est le plus ardent de mes vœux, c’est enfin le prix que j’attends de la droiture de mes intentions et de mon amour pour mes peuples.
Mon garde des Sceaux va vous expliquer plus amplement mes intentions, et j’ai ordonné au directeur général des finances de vous en exposer l’état.
(De nombreux applaudissements suivent la prononciation du discours du roi, et se prolongent plusieurs instants)
Messieurs, ce jour que mon cœur attendait depuis longtemps est enfin arrivé, et je me vois entouré des représentants de la nation à laquelle je me fais gloire de commander.
Un long intervalle s’était écoulé depuis les dernières tenues des Etats Généraux, et quoique la convocation des ces assemblées parût être tomber en désuétude, je n’ai pas balancé à rétablir un usage dont le royaume peut tirer une nouvelle force, et qui peut ouvrir à la nation une nouvelle source de bonheur.
La dette de l’Etat, déjà immense à mon avènement au trône, s’est encore accrue sous mon règne, une guerre dispendieuse mais honorable en a été la cause ; l’augmentation des impôts en a été la suite nécessaire, et a rendu plus sensible leur inégale répartition.
Une inquiétude générale, un désir exagéré d’innovations se sont emparés des esprits et finiraient par égarer totalement les opinions, si on se hâtait de les fixer par une réunion d’avis sages et modérés.
C’est dans cette confiance, Messieurs, que je vous ai rassemblés, et je vois avec sensibilité qu’elle a déjà été justifiée par les dispositions que les deux premiers ordres ont montrées à renoncer à leurs privilèges pécuniaires. L’espérance que j’ai conçue de voir tous les ordres, réunis de sentiments, concourir avec moi au bien général de l’Etat ne sera point trompée.
J’ai déjà ordonné dans les dépenses des retranchements considérables. Vous me présenterez encore à cet égard des idées que je recevrai avec empressement ; mais malgré la ressource que peut offrir l’économie la plus sévère, je crains, Messieurs, de ne pouvoir soulager mes sujets aussi promptement que je le désirerais. Je ferai mettre sous vos yeux la situation exacte des finances, et quand vous l’aurez examinée, je suis assuré d’avance que vous me proposerez les moyens les plus efficaces pour y établir un ordre permanent, et affermir le crédit public. Ce grand et salutaire ouvrage, qui assurera le bonheur du royaume au-dedans et sa considération au-dehors, vous occupera essentiellement.
Les esprits sont dans l’agitation ; mais une Assemblée des représentants de la nation n’écoutera sans doute que les conseils de la sagesse et de la prudence. Vous aurez jugé vous-mêmes, Messieurs, qu’on s’en est écarté dans plusieurs occasions récentes ; mais l’esprit dominant de vos délibérations répondra aux sentiments d’une nation généreuse, et donc l’amour pour ses rois a toujours fait le caractère distinctif ; j’éloignerai tout autre souvenir.
Je connais l’autorité et la puissance d’un roi juste au milieu d’un peuple fidèle et attaché de tout temps aux principes de la monarchie : ils ont fait la gloire et l’éclat de la France ; je dois en être le soutien et je le serai constamment.
Mais tout ce qu’on peut attendre du plus tendre intérêt au bonheur public, tout ce qu’on peut demander à un souverain, le premier ami de ses peuples, vous pouvez, vous devez l’espérer de mes sentiments.
Puisse, Messieurs, un heureux accord régner dans cette Assemblée, et cette époque devenir à jamais mémorable pour que le bonheur et la prospérité du royaume § c’est le souhait de mon cœur, c’est le plus ardent de mes vœux, c’est enfin le prix que j’attends de la droiture de mes intentions et de mon amour pour mes peuples.
Mon garde des Sceaux va vous expliquer plus amplement mes intentions, et j’ai ordonné au directeur général des finances de vous en exposer l’état.
(De nombreux applaudissements suivent la prononciation du discours du roi, et se prolongent plusieurs instants)
Mercredi 6 mai
Les députés des trois Ordres se sont rendus, suivant l’invitation faite par Louis XVI, dans les salles respectivement attribuées à chacun des trois Ordres. Au vu de son nombre, l’Ordre du Tiers Etats s’assemble dans la grande salle. Les salles du Clergé et de la Noblesse se trouvent, au premier étage, mais dans des ailes différentes de l’Hôtel des Menus Plaisirs. Le Clergé dispose de plusieurs pièces qui servent d’appartement pour le Roi quand celui-ci vient à l’Hôtel des Menus Plaisirs.
Les députés des trois ordres du Poitou retournent chez Monsieur qui les reçoit avec Monsieur.
Etant le prélat le plus dans la hiérarchie de l’Eglise, le cardinal de La Rochefoucauld, archevêque de Rouen, député du bailliage de Rouen, est nommé président de la Chambre du Clergé, à titre provisoire.
La Chambre du Clergé décide, à la majorité de 133 voix contre 114, que les pouvoirs seront vérifiés et légitimés dans l’Ordre.
Etant le doyen de l’Ordre de la Noblesse, le comte de Montboissier, député de la sénéchaussée de Clermont-Ferrand, est nommé président de la Chambre de la Noblesse, à titre provisoire.
Douze députés, des plus âgés, sont nommés commissaires vérificateurs des pouvoirs.
Quarante-six députés, dont le duc d’Orléans, le marquis de La Fayette, le duc d’Aiguillon, le duc de Liancourt et le prince de Poix, sont favorables pour une vérification des pouvoirs en commun. La discussion est ajournée, jusqu’au 11, dans l’attente des députés de Paris, non élus.
La séance est levée et ajournée au lundi 11 suivant.
Le Tiers Etat désigne un doyen : M. Leroux, député d’Amiens, qui est le plus âgé. Il sera assisté de six assistants.
Les députés du Tiers Etats adoptent le nom de « députés des communes », et adopte la manière de voter : individuellement par appel selon l’ordre alphabétique des baillages et sénéchaussées.
Le comte de Mirabeau fait sa première intervention dans les débats.
Apprenant que les deux autres Ordres se sont déterminés pour sur la vérification des pouvoirs des députés, le Tiers Etat lève la séance et s’ajourne jusqu’au lendemain matin, à 9 heures.
Les députés des trois Ordres se sont rendus, suivant l’invitation faite par Louis XVI, dans les salles respectivement attribuées à chacun des trois Ordres. Au vu de son nombre, l’Ordre du Tiers Etats s’assemble dans la grande salle. Les salles du Clergé et de la Noblesse se trouvent, au premier étage, mais dans des ailes différentes de l’Hôtel des Menus Plaisirs. Le Clergé dispose de plusieurs pièces qui servent d’appartement pour le Roi quand celui-ci vient à l’Hôtel des Menus Plaisirs.
Les députés des trois ordres du Poitou retournent chez Monsieur qui les reçoit avec Monsieur.
- Ordre du Clergé
Etant le prélat le plus dans la hiérarchie de l’Eglise, le cardinal de La Rochefoucauld, archevêque de Rouen, député du bailliage de Rouen, est nommé président de la Chambre du Clergé, à titre provisoire.
La Chambre du Clergé décide, à la majorité de 133 voix contre 114, que les pouvoirs seront vérifiés et légitimés dans l’Ordre.
- Ordre de la Noblesse
Etant le doyen de l’Ordre de la Noblesse, le comte de Montboissier, député de la sénéchaussée de Clermont-Ferrand, est nommé président de la Chambre de la Noblesse, à titre provisoire.
Douze députés, des plus âgés, sont nommés commissaires vérificateurs des pouvoirs.
Quarante-six députés, dont le duc d’Orléans, le marquis de La Fayette, le duc d’Aiguillon, le duc de Liancourt et le prince de Poix, sont favorables pour une vérification des pouvoirs en commun. La discussion est ajournée, jusqu’au 11, dans l’attente des députés de Paris, non élus.
La séance est levée et ajournée au lundi 11 suivant.
- Ordre du Tiers Etat
Le Tiers Etat désigne un doyen : M. Leroux, député d’Amiens, qui est le plus âgé. Il sera assisté de six assistants.
Les députés du Tiers Etats adoptent le nom de « députés des communes », et adopte la manière de voter : individuellement par appel selon l’ordre alphabétique des baillages et sénéchaussées.
Le comte de Mirabeau fait sa première intervention dans les débats.
Apprenant que les deux autres Ordres se sont déterminés pour sur la vérification des pouvoirs des députés, le Tiers Etat lève la séance et s’ajourne jusqu’au lendemain matin, à 9 heures.
Jeudi 7 mai 1789
Le marquis de Dreux-Brézé, Grand Maître des Cérémonies fait dresser la liste des logements qui pouvaient être loués aux députés à Versailles.
Le marquis de Dreux-Brézé, Grand Maître des Cérémonies fait dresser la liste des logements qui pouvaient être loués aux députés à Versailles.
- Ordre du Tiers Etat
Vendredi 8 mai 1789
La députation conciliatoire sera composée de 8 commissaires. L’élection en est faite au scrutin. Le vase contenant le scrutin est déposé dans un appartement, et le cardinal de La Rochefoucauld, président provisoire, emporte la clé.
- Ordre du Clergé
La députation conciliatoire sera composée de 8 commissaires. L’élection en est faite au scrutin. Le vase contenant le scrutin est déposé dans un appartement, et le cardinal de La Rochefoucauld, président provisoire, emporte la clé.
Dimanche 10 mai 1789
Louis XVI et Marie Antoinette soupent au Grand Couvert. On dit qu’il s’en tiendra tous les dimanches afin de faciliter aux députés l’honneur de voir le Roi.
Lors de ce Grand Couvert, la Musique du Roi joue plusieurs morceaux.
Il est d’usage que tous les présents se tiennent debout, hormis les dames de la Cour titulaires du « tabouret ». Marie Antoinette, s’apercevant qu’une femme enceinte paraissait fatiguée, lui donne la permission de s’asseoir.
Ensuite, il y a eu Salon et Jeu où les députés de chaque ordre, qui s’y sont présentés, y ont été admis.
Louis XVI et Marie Antoinette soupent au Grand Couvert. On dit qu’il s’en tiendra tous les dimanches afin de faciliter aux députés l’honneur de voir le Roi.
Lors de ce Grand Couvert, la Musique du Roi joue plusieurs morceaux.
Il est d’usage que tous les présents se tiennent debout, hormis les dames de la Cour titulaires du « tabouret ». Marie Antoinette, s’apercevant qu’une femme enceinte paraissait fatiguée, lui donne la permission de s’asseoir.
Ensuite, il y a eu Salon et Jeu où les députés de chaque ordre, qui s’y sont présentés, y ont été admis.
Lundi 11 mai 1789
Au matin, Louis XVI fait savoir aux Etats Généraux, qu’il souhaite une représentation des trois Ordres (12 députés pour le Clergé, 12 députés pour la Noblesse, et 24 députés pour le Tiers Etats) pour le service funéraire à l’occasion de l’anniversaire de la mort de Louis XV, à l’église Saint-Louis.
Il est exposé, à une grande majorité, que chacun devait conserver sa liberté.
Un député fait remarquer que la disposition de la salle était très incommode : les bancs sont au même niveau, et placés les uns derrière les autres, il y a toujours une grande partie des membres qui ne peuvent ni voir ni entendre celui qui a la parole.
Il est proposé d’envoyer au Grand Maître des Cérémonies, pour lui demander, sans aucun délai, que les places soient disposées dans une forme circulaire et en amphithéâtre.
Pour écarter cette proposition, on oppose que la salle n’était celle d’aucun des ordres en particulier, mais trois réunis : le Clergé et la Noblesse y ont autant droit que les Communes. La forme ne doit donc être changée que par la volonté générale.
Au matin, Louis XVI fait savoir aux Etats Généraux, qu’il souhaite une représentation des trois Ordres (12 députés pour le Clergé, 12 députés pour la Noblesse, et 24 députés pour le Tiers Etats) pour le service funéraire à l’occasion de l’anniversaire de la mort de Louis XV, à l’église Saint-Louis.
- Ordre du Clergé
- Mgr de Champion de Cicé, archevêque de Bordeaux
- Mgr de La luzerne, évêque de Langres
- Abbé Coster, chanoine de Verdun
- Curé Richard
- Curé Thibaultt
- Curé Lefevre
- Mgr Lefranc de Pompignan, archevêque de Vienne
- Ordre de la Noblesse
- Ordre du Tiers état
Il est exposé, à une grande majorité, que chacun devait conserver sa liberté.
Un député fait remarquer que la disposition de la salle était très incommode : les bancs sont au même niveau, et placés les uns derrière les autres, il y a toujours une grande partie des membres qui ne peuvent ni voir ni entendre celui qui a la parole.
Il est proposé d’envoyer au Grand Maître des Cérémonies, pour lui demander, sans aucun délai, que les places soient disposées dans une forme circulaire et en amphithéâtre.
Pour écarter cette proposition, on oppose que la salle n’était celle d’aucun des ordres en particulier, mais trois réunis : le Clergé et la Noblesse y ont autant droit que les Communes. La forme ne doit donc être changée que par la volonté générale.
Mardi 12 mai 1789
Louis XVI permet aux députés des Etats Généraux d’assister aux spectacles, donnés trois fois, par semaine, dans le théâtre de l’Aile Gabriel, qui contient 400 places.
Une députation de douze membres est nommée pour assister au service annuel pour Louis XV.
Plusieurs députés sont d’avis de ne pas en faire usage, parce qu’il n’y a pas de spectacle, au château, pendant l’état ; et que cela allait occasionner des dépenses nouvelles. D’autres députés sont d’avis de répondre aux bontés du Roi et qu’il convient d’accepter les billets.
Le doyen annonce que l’on allait célébrer, dans l’église Saint-Louis, le service annuel pour le feu Roi Louis XV. Le Clergé et la Noblesse ont arrêté d’y envoyer chacun douze de leurs membres. Il prie les Communes de faire connaître ses intentions à cet égard. Plusieurs membres se rendraient à l’église Saint-Louis, et en assez grand nombre pour exclure toute apparence de députation.
Louis XVI permet aux députés des Etats Généraux d’assister aux spectacles, donnés trois fois, par semaine, dans le théâtre de l’Aile Gabriel, qui contient 400 places.
- Ordre du Clergé
- Ordre de la Noblesse
Une députation de douze membres est nommée pour assister au service annuel pour Louis XV.
- Ordre du Tiers Etat
Plusieurs députés sont d’avis de ne pas en faire usage, parce qu’il n’y a pas de spectacle, au château, pendant l’état ; et que cela allait occasionner des dépenses nouvelles. D’autres députés sont d’avis de répondre aux bontés du Roi et qu’il convient d’accepter les billets.
Le doyen annonce que l’on allait célébrer, dans l’église Saint-Louis, le service annuel pour le feu Roi Louis XV. Le Clergé et la Noblesse ont arrêté d’y envoyer chacun douze de leurs membres. Il prie les Communes de faire connaître ses intentions à cet égard. Plusieurs membres se rendraient à l’église Saint-Louis, et en assez grand nombre pour exclure toute apparence de députation.
Mercredi 13 mai 1789
M. le comte d’Artois reçoit l’ordre de Louis XVI de ne pas paraître aux Etats généraux comme député. Il avait été élu député de la noblesse de la sénéchaussée d’Albert.
Tout d’abord, deux ministres, M. Necker et le comte de Montmorin, l’avait enjoint de refuser. M. le comte d’Artois leur avait répondu que seul un ordre du Roi pourrait le contraindre.
Il reçoit donc, ce jour, cet ordre. Louis XVI veut rester neutre dans les discussion des Etats généraux.
M. le comte d’Artois reçoit l’ordre de Louis XVI de ne pas paraître aux Etats généraux comme député. Il avait été élu député de la noblesse de la sénéchaussée d’Albert.
Tout d’abord, deux ministres, M. Necker et le comte de Montmorin, l’avait enjoint de refuser. M. le comte d’Artois leur avait répondu que seul un ordre du Roi pourrait le contraindre.
Il reçoit donc, ce jour, cet ordre. Louis XVI veut rester neutre dans les discussion des Etats généraux.
- rdre du Clergé
- Ordre de la Noblesse
- Ordre du Tiers Etat
Jeudi 14 mai 1789
Le président de la Chambre propose d’envoyer, au Roi, une nombreuse députation, pour lui présenter le respect et les hommages du Clergé, et d’inciter les autres ordres à s’y réunir. La proposition est reçue avec acclamations.
- Ordre du Clergé
Le président de la Chambre propose d’envoyer, au Roi, une nombreuse députation, pour lui présenter le respect et les hommages du Clergé, et d’inciter les autres ordres à s’y réunir. La proposition est reçue avec acclamations.
- Ordre de la Noblesse
Vendredi 15 mai 1789
- Ordre du Clergé
- Ordre de la Noblesse
Lundi 18 mai 1789
- Ordre du Tiers Etat
Mardi 19 mai 1789
- Ordre du Clergé
- Ordre de la Noblesse
- le marquis de Bouthillier
- le duc de Luxembourg
- le marquis de La Queuille
- le comte d’Antraigues
- le duc de Mortemart
- le vicomte de Pouilly
- M. de Cazalès
- M. de Bressand
- Ordre du Tiers Etat
- M. Rabaud de Saint-Etienne
- M. Target
- M. Chapelier
- M. Mounier
- M. Dailly
- M. Thouret
- M. Dupont
- M. Legrand
- M. de Volney
- M. Redon
- M. Viguier
- M. Garat l’âiné
- M. Bergarse
- M. Salomon
- M. Milscent
- M. Barnave
Mercredi 20 mai 1789
- Ordre de la Noblesse
Vendredi 22 mai 1789
Le comte d’Antraigues propose d’autoriser les commissaires conciliateurs à annoncer à ceux du Tiers Etat, la renonciation de la Noblesse à ses privilèges pécuniaires.
A la majorité de 143 voix contre 62, les commissaires de la Noblesse sont chargés d’annoncer, à ceux du Tiers Etat, la renonciation à tous ses privilèges pécuniaires.
- Ordre de la Noblesse
Le comte d’Antraigues propose d’autoriser les commissaires conciliateurs à annoncer à ceux du Tiers Etat, la renonciation de la Noblesse à ses privilèges pécuniaires.
A la majorité de 143 voix contre 62, les commissaires de la Noblesse sont chargés d’annoncer, à ceux du Tiers Etat, la renonciation à tous ses privilèges pécuniaires.
- Ordre du Tiers état
Samedi 23 mai 1789
Le marquis de Dreux-Brézé écrit, aux représentants des trois ordres, pour les avertir que les députés, absents le 2 mai, seraient présentés, au Roi, le 24 mai, à 18 heures.
La première conférence de conciliation se déroule, à 18 heures, la salle adjacente à la salle des Etats.
Le marquis de Dreux-Brézé écrit, aux représentants des trois ordres, pour les avertir que les députés, absents le 2 mai, seraient présentés, au Roi, le 24 mai, à 18 heures.
La première conférence de conciliation se déroule, à 18 heures, la salle adjacente à la salle des Etats.
- Ordre du Tiers Etat
Dimanche 24 mai 1789
Les députés des trois ordres, qui n’étaient pas à Versailles lors de la présentation du 2 mai, ont l’honneur d’être présentés et nommés au Roi, par le marquis de Dreux-Brézé, Grand Maître des Cérémonies.
Les députés de Paris, des trois Ordres, se rendent, à 17 heures, dans le Salon d’Hercule. Le marquis de Dreux-Brézé, Grand Maître des Cérémonies prend d’abord le Clergé, puis la Noblesse et enfin le Tiers Etat.
Chaque ordre traverse le Grand Appartement, le Salon de la Guerre, la Grande Galerie et le Cabinet du Conseil. Louis XVI les attend dans la Chambre. Chaque député fait la révérence, et le Garde des Sceaux les nommes. Ils ressortent par l’œil de Bœuf, puis par la Grande Galerie pour se rendre chez la Reine. Le duc de La Rochefoucauld propose que les trois Ordres se mélangent et paraissent sans distinction. Celle proposition est acceptée. La Reine parle à Mgr de Juigné, archevêque de Paris, au duc de La Rochefoucauld, et à M. Bailly.
Les députés des trois ordres, qui n’étaient pas à Versailles lors de la présentation du 2 mai, ont l’honneur d’être présentés et nommés au Roi, par le marquis de Dreux-Brézé, Grand Maître des Cérémonies.
Les députés de Paris, des trois Ordres, se rendent, à 17 heures, dans le Salon d’Hercule. Le marquis de Dreux-Brézé, Grand Maître des Cérémonies prend d’abord le Clergé, puis la Noblesse et enfin le Tiers Etat.
Chaque ordre traverse le Grand Appartement, le Salon de la Guerre, la Grande Galerie et le Cabinet du Conseil. Louis XVI les attend dans la Chambre. Chaque député fait la révérence, et le Garde des Sceaux les nommes. Ils ressortent par l’œil de Bœuf, puis par la Grande Galerie pour se rendre chez la Reine. Le duc de La Rochefoucauld propose que les trois Ordres se mélangent et paraissent sans distinction. Celle proposition est acceptée. La Reine parle à Mgr de Juigné, archevêque de Paris, au duc de La Rochefoucauld, et à M. Bailly.
Lundi 25 mai 1789
Seconde conférence de conciliation.
La motion est rejetée sans être délibérée.
Le doyen lit une motion qui contient quatre points :
Seconde conférence de conciliation.
- Ordre du Tiers Etat
La motion est rejetée sans être délibérée.
Le doyen lit une motion qui contient quatre points :
- Que chaque député ne pourrait entrer qu’en habit noir, ou au moins qu’il ne pourrait parler en habit de couleur,
- Que les étrangers ne pourraient se placer que sur les gradins élevés sur les deux côtés de la salle, et que les députés se mettraient dans l’enceinte.
- Que les bancs seraient numérotés et tirés au sort, et les doyens changés tous les huit jours.
- Que les bancs du Clergé et de la Noblesse seraient toujours vides.
Mardi 26 mai 1789
A l’issue, sur la proposition du duc de Villequier, on prend l’arrêté suivant :
« La Chambre de la Noblesse, après avoir entendu, le rapport des commissaires chargés de conférer avec ceux des autres ordres, arrête que, pour cette tenue des Etats Généraux, les pouvoirs seront vérifiés séparément, et que l’examen des avantages et des inconvénients qui pourraient exister.
- Ordre du Clergé
- Ordre de la Noblesse
A l’issue, sur la proposition du duc de Villequier, on prend l’arrêté suivant :
« La Chambre de la Noblesse, après avoir entendu, le rapport des commissaires chargés de conférer avec ceux des autres ordres, arrête que, pour cette tenue des Etats Généraux, les pouvoirs seront vérifiés séparément, et que l’examen des avantages et des inconvénients qui pourraient exister.
- Ordre du Tiers Etat
Mercredi 27 mai 1789
Suite à la notification de l’Ordre de la Noblesse, le Clergé se détermine, à faire de même, en se déclarant constituée. La séance est levée, après de débats houleux, à 16 heures, sans qu’aucune décision ne soit prise.
- Ordre du Clergé
Suite à la notification de l’Ordre de la Noblesse, le Clergé se détermine, à faire de même, en se déclarant constituée. La séance est levée, après de débats houleux, à 16 heures, sans qu’aucune décision ne soit prise.
Jeudi 28 mai 1789
Le marquis de Dreux-Brézé porte, aux trois ordres, la lettre du Roi, les invitant à la reprise des conférences.
« La Chambre de la Noblesse, considérant que, dans le moment actuel, il est de son devoir de se rallier à la Constitution et de donner l’exemple de la fermeté, comme elle a donné la preuve de son désintéressement, déclare que la délibération par ordre et la faculté d’empêcher, que les ordres ont tous divisement, sont constitutifs de la monarchie, et qu’elle persévérera constamment dans ces principes conservateurs du Trône et de la liberté. »
Pendant le cours de la délibération, le marquis de Dreux-Brézé apporte une lettre du Roi, et la remet au président. On observe que la Chambre est constituée, la lettre du Roi doit être remise conformément au cérémonial d’usage. Le marquis de Dreux-Brézé dit qu’il lui faut de nouveaux ordres du Roi. Un instant après, il revient, prend séance et remet la lettre du Roi.
Le président lui répond que la Chambre désire faire ses remerciements et sa réponse à Sa Majesté par une députation ; le marquis de Dreux-Brézé répond que le Roi fera connaître ses intentions.
Une lettre est apportée par le Grand Maître des Cérémonies. Elle est ouverte et sans adresse. Le marquis de Dreux-Brézé dit que tel est l’usage quand la Chambre n’est pas constituée.
« J’ai été informé que les difficultés qui s’étaient élevées relativement à la vérification des pouvoirs des membres de l’Assemblée des Etats généraux subsistaient encore malgré les soins des commissaires choisis par les trois ordres, pour chercher des moyens de conciliation sur cet objet.
Je n’ai pas pu voir sans peine, et même sans inquiétude, l’Assemblée nationale que j’ai convoquée pour s’occuper avec moi de la régénération de mon royaume, livrée à une inaction qui, si elle se prolongeait, ferait évanouir les espérances que j’ai conçues pour le bonheur de mon peuple et pour la prospérité de l’Etat.
Dans ces circonstances, je désire que les commissaires conciliateurs déjà choisi par les trois ordres reprennent leurs conférences demain à six heurs du soir, et, pour cette occasion, en présence de mon garde des sceaux et des commissaires que je réunirai chez lui, afin d’être informé particulièrement des ouvertures de conciliation qui seront faites, et de pouvoir contribuer directement à une harmonie si désirable et si instante.
Je charge celui qui, dans cet instant, remplit les fonctions de président du tiers état, de faire connaître mes intentions à la Chambre.
Signé : Louis
Versailles le 28 mai 1789 »
Le marquis de Dreux-Brézé porte, aux trois ordres, la lettre du Roi, les invitant à la reprise des conférences.
- Ordre du Clergé
- Ordre de la Noblesse
« La Chambre de la Noblesse, considérant que, dans le moment actuel, il est de son devoir de se rallier à la Constitution et de donner l’exemple de la fermeté, comme elle a donné la preuve de son désintéressement, déclare que la délibération par ordre et la faculté d’empêcher, que les ordres ont tous divisement, sont constitutifs de la monarchie, et qu’elle persévérera constamment dans ces principes conservateurs du Trône et de la liberté. »
Pendant le cours de la délibération, le marquis de Dreux-Brézé apporte une lettre du Roi, et la remet au président. On observe que la Chambre est constituée, la lettre du Roi doit être remise conformément au cérémonial d’usage. Le marquis de Dreux-Brézé dit qu’il lui faut de nouveaux ordres du Roi. Un instant après, il revient, prend séance et remet la lettre du Roi.
Le président lui répond que la Chambre désire faire ses remerciements et sa réponse à Sa Majesté par une députation ; le marquis de Dreux-Brézé répond que le Roi fera connaître ses intentions.
- Ordre du Tiers Etat
Une lettre est apportée par le Grand Maître des Cérémonies. Elle est ouverte et sans adresse. Le marquis de Dreux-Brézé dit que tel est l’usage quand la Chambre n’est pas constituée.
« J’ai été informé que les difficultés qui s’étaient élevées relativement à la vérification des pouvoirs des membres de l’Assemblée des Etats généraux subsistaient encore malgré les soins des commissaires choisis par les trois ordres, pour chercher des moyens de conciliation sur cet objet.
Je n’ai pas pu voir sans peine, et même sans inquiétude, l’Assemblée nationale que j’ai convoquée pour s’occuper avec moi de la régénération de mon royaume, livrée à une inaction qui, si elle se prolongeait, ferait évanouir les espérances que j’ai conçues pour le bonheur de mon peuple et pour la prospérité de l’Etat.
Dans ces circonstances, je désire que les commissaires conciliateurs déjà choisi par les trois ordres reprennent leurs conférences demain à six heurs du soir, et, pour cette occasion, en présence de mon garde des sceaux et des commissaires que je réunirai chez lui, afin d’être informé particulièrement des ouvertures de conciliation qui seront faites, et de pouvoir contribuer directement à une harmonie si désirable et si instante.
Je charge celui qui, dans cet instant, remplit les fonctions de président du tiers état, de faire connaître mes intentions à la Chambre.
Signé : Louis
Versailles le 28 mai 1789 »
Vendredi 29 mai 1789
La Famille Royale assiste aux représentations « Le jugement de Midas » (opéra-comique en 3 actes) et « le tableau parlant » (opéra-comique) de M. Grétry. C’est le dernier spectacle gratuit voulu par Louis XVI et donné aux députés des Etats Généraux : à la demande de M. Moreau, député du Tiers Etat du baillage de Tours, qui trouve ces spectacles gratuits comme trop onéreux pour le gouvernement.
A la reprise, et après débat, on rédige un arrêté :
« Les députés des communes assemblés dans la salle nationale, arrêtent à la pluralité des voix que pour répondre aux intentions paternelles du Roi, les commissaires déjà choisis par MM du Clergé et de la Noblesse, aujourd’hui et à l’heure que Sa Majesté voudra bien indiquer ; que procès-verbal sera dressé de chaque séance et signé par tous ceux qui y auront assisté, afin que le contenu ne puisse être révoqué en doute. »
Il est aussi arrêté qu’il sera fait au Roi une députation solennelle pour lui présenter les hommages respectueux de ses fidèles communes.
La séance est levée à 22h30.
La Famille Royale assiste aux représentations « Le jugement de Midas » (opéra-comique en 3 actes) et « le tableau parlant » (opéra-comique) de M. Grétry. C’est le dernier spectacle gratuit voulu par Louis XVI et donné aux députés des Etats Généraux : à la demande de M. Moreau, député du Tiers Etat du baillage de Tours, qui trouve ces spectacles gratuits comme trop onéreux pour le gouvernement.
- Ordre du Tiers état
A la reprise, et après débat, on rédige un arrêté :
« Les députés des communes assemblés dans la salle nationale, arrêtent à la pluralité des voix que pour répondre aux intentions paternelles du Roi, les commissaires déjà choisis par MM du Clergé et de la Noblesse, aujourd’hui et à l’heure que Sa Majesté voudra bien indiquer ; que procès-verbal sera dressé de chaque séance et signé par tous ceux qui y auront assisté, afin que le contenu ne puisse être révoqué en doute. »
Il est aussi arrêté qu’il sera fait au Roi une députation solennelle pour lui présenter les hommages respectueux de ses fidèles communes.
La séance est levée à 22h30.
Samedi 30 mai 1789
La séance est ouverte par le Garde des Sceaux. Il expose la situation respective où se trouvent les trois ordres, témoigne le désir qu’à Sa Majesté de les voir se porter à des ouvertures de conciliation et demande si l’on va procéder à l’examen de ces ouvertures ou si l’on a encore à discuter les principes.
La séance dure 3h30. Du fait des fêtes, la séance reprendra le mercredi 3 juin.
- Conférence en présence des commissaires du Roi
La séance est ouverte par le Garde des Sceaux. Il expose la situation respective où se trouvent les trois ordres, témoigne le désir qu’à Sa Majesté de les voir se porter à des ouvertures de conciliation et demande si l’on va procéder à l’examen de ces ouvertures ou si l’on a encore à discuter les principes.
La séance dure 3h30. Du fait des fêtes, la séance reprendra le mercredi 3 juin.